Introduction

Comment savons-nous que le profilage racial existe au Canada?

Depuis des décennies, les communautés noires, autochtones, asiatiques, arabes et les autres communautés racisées s’élèvent contre le fait d’être interpellées de manière disproportionnée et sans raison valable par la police. Des chercheurs universitaires, des journalistes d’enquête, des organisateurs communautaires et des rapports officiels ont également soulevé ces préoccupations sur la base des preuves qu’ils ont recueillies. Les données sur les interpellations policières et les arrestations montrent également une nette différence dans les interactions avec la police en fonction de la race au Canada. Aujourd’hui, les tribunaux canadiens reconnaissent l’existence du profilage racial.

Beaucoup de personnes 2SLGBTQI+, de personnes sans domicile fixe et en situation de handicap se sentent ciblées par la police et déclarent être interpellées ou harcelées de manière disproportionnée. Ce phénomène s’accentue pour les personnes confrontées à des formes de discrimination croisée (p. ex. une personne racisée souffrant d’un handicap).

Les preuves de préjugés raciaux dans la police sont issues de rapports et des services de police

(et certains chiffres pourraient être encore pires que ce que montrent les données rapportées) :

À VANCOUVER

Entre 2008 et 2017, 15 % de tous les « contrôles de routine » de la police concernaient des Autochtones, alors que ceux-ci ne représentent que 2 % de la population totale. En particulier, les femmes autochtones, qui représentent 2 % des femmes de Vancouver, représentaient 21 % des femmes faisant l’objet d’un « contrôle de routine ». De même, bien que les résidents noirs représentent moins de 1 % de la population totale de Vancouver, 4 % des personnes interpellées par la police étaient noires.

À EDMONTON

Les résidents noirs risquent 3 à 5 fois plus que les autres d’être fichés (être interpellés et se faire demander une carte d’identité), les femmes autochtones étant également surreprésentées de manière disproportionnée.

À HALIFAX

Les résidents arabes et d’Asie occidentale ont un taux de « contrôle de routine » légèrement plus élevé que les résidents blancs, selon une étude portant sur les années 2006 à 2017.

À TORONTO

De 2013 à 2017, les Noirs ont été accusés par la police 3,9 fois plus que les Blancs, et 7,1 fois plus que les personnes d’autres groupes racisés. Pourtant, les Noirs étaient également beaucoup plus susceptibles de voir ces accusations retirées, ou de ne pas être condamnés, que les Blancs. On peut se demander avec inquiétude pourquoi tant d’accusations ont été portées en premier lieu.

À MONTRÉAL

Entre 2014 et 2017, une personne autochtone risquait 4,6 fois plus d’être interpellée par la police pour un « contrôle de routine » (une interpellation qui n’entraîne pas une arrestation) qu’une personne blanche. Une personne noire risquait 4,2 fois plus d’être interpellée, et les Montréalais arabes avaient deux fois plus de chances d’être interpellés que les Montréalais blancs.

À HALIFAX

Sur une période de 12 ans, de 2006 à 2017, les Noirs étaient 6,1 fois plus susceptibles de subir un « contrôle de routine » (interpellation par la police et prise en note de leurs coordonnées) que les Blancs. Les hommes noirs étaient sept fois plus susceptibles d’être interpellés et contrôlés que les hommes blancs, et 23 fois plus susceptibles d’être interpellés et contrôlés que les femmes blanches.